DANS MON CABAS A LIRE

"Les années cerises" de Claudie GALLAY 

"Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande soeur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien."                              

Une auteur (les déferlantes ou l'amour est une île) qui, une fois encore, a l'art d'évoquer des personnages en marge et sensibles sans tomber dans le mélodrame avec un style simple, doux et sincère. Un brin de mélancolie nous envahit lorsque l'on tourne la dernière page; un roman qui pourrait, d'après moi, s'apparenter à Tom, petit Tom, petit homme, Tom de Barbara CONSTANTINE

"Elle s'appelait Sarah" de Tatiana DE ROSNAY

"Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l'avis des siens, Julia décide d'enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu'elle a de plus cher. Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel' d'Hiv'. La police française fait irruption dans un appartement du Marias. Le petit Michel, paniqué, se cache dans un placard, et sa grande soeur Sarah, dix ans, l'enferme et emporte la clé en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêté et emmenée avec ses parents." 

Poignant et prenant, un roman qui ne nous permet pas d'être amnésique. Un roman à dévorer malgré la dureté du propos et qui sent tellement la vérité qu'on en a froid dans le dos.

"Trois petites histoires de jouets" de Philippe CLAUDEL

"Les jouets en bois de Philippe Claudel ont toutes une histoire : le Pierrot larmoyant qui a jadis accompagné un petit garçon vers un funeste voyage ; les voitures miniatures qui permettent d'évoquer la mégalomanie d'un industriel très flaubertien. Enfin le travail du bois et le drame d'un tourneur, mutilé pendant la Première Guerre mondiale. Trois nouvelles inspirées par l'industrie du jouet en bois dont l’auteur se sert pour brosser le tableau de trois hommes ordinaires qui voient leur vie bouleversée par un événement inattendu."

l’écriture de Philippe Claudel est grave, tendre, sensible, juste, fine et l'auteur de "La petite fille de Monsieur Lihn" me touche encore et encore. Un bel instant de bonheur au pays du jouet en bois.

"Magnus" de Sylvie GERMAIN

"Après une grave maladie qui l'a amputé de toute mémoire, Franz-Georg (cinq ans) doit tout réapprendre:  qu'il est allemand, que son pays est en guerre, que son père médecin dirige un grand établissement et que sa mère l'aime autant que sa patrie. Il a aussi Magnus, son ours en peluche à l'oreille légèrement brûlée. Né juste avant la guerre, Franz a grandi dans le culte du héros nazi. Exilé à la fin de la guerre, livré au sentiment d'abandon, il ne peut malgré lui se défaire du passé allemand. Il mettra une grande partie de sa vie à s'extraire de cette légende maternelle, car tout est mensonge et affabulation."

Tout aussi touchant que les précédents, ce roman alterne entre les non-dits et et les révélations souvent douloureuses, l'être humain si cruel face à la naïveté de la peluche. A se demander pourquoi cette sale guerre inspire tant les écrivains? Parce que le sujet est vaste? Ou alors parce que -chacun à leur manière- nous rappellent  certaines vérités dont la mémoire se passerait bien?!

Comments

[les crabododus]

tu sais nous tenter !!!
dv pour qqs echanges mardi